Cet article, rédigé par Alexandra Kunz, fait écho à la rubrique Conseil Santé du Passion Montagne No4 2025, paru en juillet, en allant plus dans le détail.
Le cœur est un organe musculaire, situé dans la cage thoracique derrière le sternum, et décalé légèrement sur la gauche chez la plupart des individus. Sa taille est environ 1,5 fois la taille du poing de la personne. Une paroi épaisse divise le cœur en deux parties, gauche et droite. Chaque partie comporte 2 cavités, une oreillette et un ventricule, reliées par une valve.
Le cœur fonctionne comme une pompe qui, grâce à ses contractions régulières, propulse le sang dans tout l’organisme et assure ainsi l’alimentation en oxygène du corps entier. Chaque jour, le cœur pompe environ 8’000 litres de sang.
Le sang joue un rôle essentiel dans le transport de l’oxygène (O2) et du dioxyde de carbone (CO2) grâce à l’hémoglobine présente dans les globules rouges. L’oxygène est capté dans les poumons et transporté vers les tissus (organes, muscles etc), où il est libéré pour être utilisé par les cellules de l’organisme. En parallèle, le dioxyde de carbone, un déchet des cellules, est récupéré dans les tissus et transporté vers les poumons pour être expiré. Ce rôle de transport est crucial pour maintenir l’équilibre des gaz dans le corps et assurer le bon fonctionnement des cellules.
Circulation du sang dans le cœur
Le sang désoxygéné (CO2) arrivant de toutes les parties du corps (1) pénètre dans l’oreillette droite (2) qui se contracte et éjecte le sang dans le ventricule droit (3). Le ventricule droit se contracte et propulse le sang dans les poumons (4). Le sang est envoyé vers les poumons (5) où il s’enrichit en oxygène.
Le sang oxygéné (O2) arrivant des poumons (6) est recueilli par l’oreillette gauche (7) qui se contracte et expulse le sang dans le ventricule gauche (8). Le ventricule gauche se contracte et propulse le sang dans l’aorte (9). Le sang est distribué dans tout l’organisme (10).
Voir l'image en détailMécanisme à l’effort : lorsque l’on pratique un exercice, les muscles mis en mouvement ont besoin d’oxygène (O2). Cet oxygène est apporté par le sang. Il se fixe sur l’hémoglobine, protéine située dans les globules rouges (constituant du sang) et, au contact du muscle, est transmis à la fibre musculaire. Là, l’oxygène participe à la formation d’énergie nécessaire à la contraction en « brulant » les sucres et les graisses. Cette opération entraîne la production de gaz carbonique (CO2).
Plus l’effort augmente, plus la demande en oxygène et plus la production de gaz carbonique augmentent. C’est ce dernier qui va stimuler la ventilation pulmonaire (respiration) pour que les échanges au niveau des poumons augmentent et que la quantité d’oxygène inspirée soit plus importante.
Parallèlement, le débit cardiaque va augmenter lui aussi pour apporter « plus » d’O2 à chaque battement. Ce débit augmente en augmentant la quantité de sang éjectée à chaque battement et en augmentant le nombre de battements par minute (fréquence cardiaque).
En résumé, quand on fournit un effort, le cœur s’accélère et la fréquence respiratoire aussi. Pour des fréquences respiratoires élevées, on peut avoir une sensation d’essoufflement.
Lorsque l’effort est maximal, cet essoufflement est tout à fait normal!
L’essoufflement pathologique, ou dyspnée, est un symptôme qui peut avoir plusieurs causes sous-jacentes. Il se manifeste par une difficulté à respirer, souvent accompagnée d’une sensation de manque d’air. Les principales causes peuvent être classées en plusieurs catégories :
1-Sous-entraînement physique : Le manque d’exercice physique peut aussi être une cause d’essoufflement. En effet, un corps non entraîné n’est pas aussi efficace pour utiliser l’oxygène pendant l’effort. Cela peut entraîner une fatigue prématurée et un essoufflement même lors d’activités physiques modérées, car le cœur et les poumons ne sont pas suffisamment sollicités pour fonctionner de manière optimale.
Recommandations pour l’essoufflement lié au sous-entraînement physique :
- Reprendre une activité physique de manière progressive
Il est essentiel d’introduire l’exercice physique progressivement pour permettre au corps de s’adapter. Commencer par des activités d’intensité légère à modérée (comme la marche rapide, le vélo sur terrain plat ou la natation douce) pendant 15 à 30 minutes, 3 à 4 fois par semaine, puis augmenter progressivement la durée et l’intensité. - Favoriser les activités d’endurance
Les exercices aérobiques réguliers améliorent l’efficacité cardio-respiratoire. Il est recommandé de viser au moins 150 minutes d’activité d’endurance modérée par semaine, selon les recommandations de l’OMS, pour améliorer la capacité à l’effort et diminuer l’essoufflement. - Intégrer des exercices de renforcement musculaire
Un corps plus musclé est plus efficace sur le plan métabolique et permet de réduire la sensation de fatigue. Deux séances hebdomadaires de renforcement (avec poids du corps ou légères charges) peuvent être bénéfiques, en complément de l’endurance. - Évaluer la motivation et instaurer des habitudes durables
Pour que les bénéfices soient durables, l’activité physique doit s’inscrire dans une routine plaisante et réaliste. Il est utile de fixer des objectifs simples, atteignables, et d’identifier les freins à la régularité (temps, météo, fatigue, etc.) afin d’y apporter des réponses adaptées.
2-Problèmes cardiaques : Les maladies du cœur, comme l’insuffisance cardiaque ou l’angine de poitrine, peuvent entraîner une mauvaise circulation sanguine, ce qui affecte l’apport en oxygène aux tissus et provoque de l’essoufflement.
Recommandations pour l’essoufflement lié à des problèmes cardiaques :
- Consulter rapidement un professionnel de santé
Toute sensation d’essoufflement d’apparition récente ou qui s’aggrave, surtout si elle s’accompagne de douleurs thoraciques, palpitations, œdèmes ou fatigue anormale, nécessite une évaluation médicale. Un bilan cardiaque complet (ECG, échographie cardiaque, épreuve d’effort, etc.) peut être indiqué. - Adapter l’activité physique à l’état cardiaque
L’exercice reste bénéfique même chez les personnes atteintes de maladies cardiaques, mais il doit être encadré. Une activité physique adaptée, débutée sous supervision médicale (programme de réadaptation cardiaque), permet d’améliorer la tolérance à l’effort et de réduire l’essoufflement. - Surveiller les facteurs de risque cardiovasculaire
Une bonne gestion des facteurs comme l’hypertension, le diabète, l’hypercholestérolémie et le tabagisme est essentielle. Une alimentation équilibrée (type méditerranéenne), une activité physique régulière et l’arrêt du tabac sont des mesures clés. - Reconnaître les signes d’alerte
L’apparition d’un essoufflement au repos, la prise de poids rapide (signe de rétention hydrosodée), ou l’aggravation brutale de la tolérance à l’effort doivent amener à consulter rapidement, car ils peuvent signaler une décompensation cardiaque.
3-Problèmes respiratoires : Les affections des poumons, telles que l’asthme, la bronchite chronique, ou la pneumonie, rendent la respiration plus difficile en obstruant les voies respiratoires ou en réduisant la capacité des poumons à échanger l’oxygène et le dioxyde de carbone.
Recommandations pour l’essoufflement lié à des problèmes respiratoires
- Consultez votre médecin avant de commencer
- Choisissez des activités adaptées : Optez pour des sports doux qui améliorent l’endurance sans provoquer de détresse respiratoire :
Évitez les sports intenses ou par temps très froid, sec ou
Commencez doucement et progressez graduellement
Échauffement long et progressif (10-15 minutes).
Apprenez à respirer pendant l’effort
- Surveillez les signes d’alerte : Arrêtez l’exercice immédiatement si vous ressentez :
Une difficulté à respirer anormale, une respiration sifflante.
Une douleur thoracique ou une sensation d’oppression.
Des étourdissements ou une fatigue extrême.
Un essoufflement qui ne s’améliore pas au repos.
- Ayez votre traitement à portée de main
- Entraînez-vous régulièrement, sans vous épuiser : L’exercice améliore à long terme la capacité pulmonaire, l’endurance et la qualité de vie.
4-Infections et inflammations : Des infections pulmonaires, comme une infection virale ou bactérienne, peuvent également provoquer une gêne respiratoire. L’inflammation des voies respiratoires rend l’air plus difficile à passer.
Recommandations pour l’essoufflement lié à des infections et inflammations pulmonaire :
- Respecter une phase de repos initial: Pendant la phase aiguë (fièvre, toux intense, essoufflement) : évitez tout effort physique, reposez-vous suffisamment pour permettre au corps de lutter contre l’infection. Attendez au moins 2 à 3 jours sans fièvre ni gêne respiratoire majeure avant de reprendre une activité. Reprendre progressivement. Éviter certaines conditions environnementales, temps froid ou humide et en cas de pollution, fumée ou allergènes présents dans l’air.
5-Facteurs environnementaux : L’exposition à des polluants atmosphériques ou à des substances allergènes peut irriter les poumons et provoquer des crises de dyspnée, notamment chez les personnes asthmatiques.
Recommandation : Les éviter !
6-Obésité : Un excès de poids peut augmenter la charge sur le système respiratoire, ce qui rend la respiration plus difficile, surtout lors d’efforts physiques.
Recommandations pour l’essoufflement lié à une surcharge pondérale
- Privilégier les activités à faible impact sur la respiration et les articulations
Optez pour des exercices doux qui réduisent la pression sur les poumons et les articulations ( Marche lente à modérée ;Vélo stationnaire ou vélo d’appartement ;Aquagym ou natation : le milieu aquatique soutient le corps et facilite les mouvements ; Yoga adapté, pilates doux ou exercices d’étirement et de respiration. - Progresser lentement mais régulièrement
Commencez par 10 à 15 minutes par jour, même fractionnées (2 × 7 min par exemple), augmentez progressivement la durée (jusqu’à 30–45 min par séance), avant de chercher à intensifier l’effort. La régularité est clé : 3 à 5 fois par semaine, même à faible intensité, est très bénéfique. - Associer activité physique et hygiène de vie. L’exercice seul ne suffit pas. Associez-le à une alimentation équilibrée, un sommeil de qualité, et une réduction du stress.
7-Anémie : Une diminution du nombre de globules rouges dans le sang, responsable d’une réduction de l’oxygénation des tissus, peut également entraîner une sensation de fatigue et d’essoufflement.
Recommandations pour l’essoufflement lié à l’anémie
- Consulter un médecin avant de commencer
- Identifier la cause de l’anémie (carence en fer, vitamine B12, maladie chronique, etc.).
- Évaluer la sévérité de l’anémie par une prise de sang (hémoglobine, ferritine…).
- Attendre l’amélioration des taux sanguins (si anémie sévère) avant d’entamer une activité physique régulière.
8-Facteurs psychologiques : Le stress, l’anxiété et les troubles émotionnels peuvent parfois provoquer des symptômes d’essoufflement, bien qu’il ne s’agisse pas de causes physiques directes.
Recommandations pour l’essoufflement lié à des facteurs psychologique
Choisir des activités qui apaisent plutôt que fatiguent. Optez pour des activités douces et régulières, qui favorisent la détente mentale autant que l’effort physique. Utiliser l’activité physique pour libérer les tensions
Il est important de consulter un médecin en cas de dyspnée persistante ou aiguë afin de déterminer la cause sous-jacente et de recevoir un traitement approprié.